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Le cas du Gers

par Erasmus Tharnaby

Philippe Martin vient de décerner un médaille à... Martin Philippe. Député et Président du Conseil général du Gers avant d'être ministre, il avait initié une politique écologiste volontariste (entendez "agressive") pour son département en 2008. Normal qu'il la félicite, on n'est jamais mieux servi que par soi-même.

La fête à Neuneu continue dans cette beau coin de France puisque l'Agenda 21 a été reconduit pour la période 2012-2015. Mais attention ! Agenda avec une majuscule, ce n'est pas ce que vous devez faire? C'est surtout ce que vous ne devez plus faire ! Un Agenda 21, ce n'est ni un nom propre ni un nom commun (on devrait peut-être parler de nom sale, ici...) mais un élément de langage écolo et ça désigne un plan d'action (entendez : de privation) pour le 21e siècle.

En effet, vous apprenez par le très écologiste Wikipédia : "Les collectivités territoriales sont appelées, dans le cadre du chapitre 28 de l’Agenda 21 de Rio, à mettre en place un programme d’Agenda 21 à leur échelle, intégrant les principes du développement durable, à partir d’un mécanisme de consultation de la population : ainsi naît l’Agenda 21 local."

Alors, je vous conseille de parcourir l'Avis du Panel Citoyen du Gers pour avoir une petite idée de ce que le totalitarisme écologiste nous prépare : un panel citoyen dans le Gers, ça compte 13 personnes. Chacune représente donc (quand elle est présente aux réunions) environ 14480 personnes. Une performance qui fait du bien à la planète !

Chacun de ces participants en rajoute dans la surenchère écolo-citoyenne dans un concours de bonnes intentions gnangnans totalement déconnectées du quotidien. Le développement durable, cette version présentable du malthusianisme assassin, n'est même plus en débat puisqu'il faut le promouvoir à tout prix : "Notre première recommandation pour l’Agenda 21 du Gers est donc de veiller à cette capacité de mobilisation citoyenne, par une information plus soutenue et précise sur les initiatives de développement durable."

Entre deux cirages de pompes pour le gentil Conseil général du Gers, et dans cette novlangue inimitable dont l'écologie nous gave jusqu'à la nausée, les joyeux panellistes aimeraient "susciter des collaborations entre [des] acteurs-clés pour la mise en place d’une agriculture durable". Le gestion de l'eau, justement, point Ô combien important dans le Gers, fait l'objet d'un paragraphe totalement délirant dont les conclusions obligeraient les agriculteurs à passer au bio et à voir leur production de maïs diminuer de 25 à 30%, si elles étaient appliquées.

Et ainsi de suite. C'est soit irréaliste, soit à caractère para-religieux comme cette recommandation issue de la deuxième et dernière séance (il ne faut pas abuser de la citoyenneté participative...) : "Notre cinquième recommandation est une espérance." Texto. Au vu de l'actualité de la subversivité subventionnée, la libération des Emeutes de la Foufounette (les pathétiques Pussy Riot) pourrait donner des idées à nos représentants engagés-dégagés qui devraient, sans aucun doute, inviter les chanteuses amplifiées à venir se produire dans le Gers, histoire d'y faire pleuvoir. Certes, ces artistes déjantées risquent d'aggraver le bilan carbone des curés locaux mais elles pourraient surseoir le fameux Agenda 21 et le placer 48 siècles plus tard. Oui, lecteur perspicace et mal embouché : les Gersois et les Gersoises auraient à respecter un Agenda 69, beaucoup moins contraignant !

Nul doute que le Machin 21 du Gers va bouleverser la planète. Face à son destin cosmique, le ministre ancien président de conseil général a la seule réaction valable : la médaille. Quel mérite !

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Place de l'indépendance

par Erasmus Tharnaby

En Ukraine, l'indépendance est plus un désir qu'une réalité historique. Brièvement indépendant de 1917 à 1920, au moment de la Révolution soviétique, le pays s'est rapidement trouvé enchaîné à une Russie qui ne pouvait se passer de ses grandes plaines céréalières. Depuis 1989, une relative autonomie vis à vis de l'Etat russe a trouvé progressivement sa place dans le débat politique. L'ogre moscovite souffle certes le chaud et le froid, à coup de hausse du prix du gaz ou du pétrole et autres rétorsions du genre, malgré les accords de Minsk en 1991.

Aujourd'hui, c'est vers l'Ouest que se tourne le peuple ukrainien qui manifeste obstinément malgré le froid qui règne place de l'Indépendance à Kiev. Et c'est décidément un coup trop tard que le pantin de Poutine, un certain Ianoukovitch, répond aux revendications.

C'est une sorte de marque de fabrique des révolutions en cours : les dirigeants, surpris par défaut d'anticipation, courent après les émeutiers au lieu d'anticiper la répression. Les idées que produit le cerveau du peuple en ébullition prennent au dépourvu un pouvoir habitué par essence à la stabilité.

Poutine ferait bien de se méfier.

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Les ennemis de la Terre

par Erasmus Tharnaby

Lundi, à Washington, des représentants israéliens, jordaniens et palestiniens ont signé un accord visant à mettre en place une solution technique durable pour préserver et même remonter le niveau des eaux de la Mer Morte. Selon une pige de France 24, l'accord a mis onze ans à aboutir et consiste à pomper des quantités bibliques d'eau de la Mer Rouge pour les réinjecter dans la mer de toutes les soifs via un aqueduc de 200km.

C'est un projet historique à plus d'un titre.

C'est d'abord la leçon donnée au monde qu'une solution peut être trouvée à des questions complexes mais concrètes, y compris dans une situation politique chaotique. Les parties en présence se parlent, étudient des dossiers techniques et élaborent des stratégies gagnantes, quand le monde et en particulier le monde médiatique parient sur la perennité du conflit.

C'est aussi une solution en vertu de principes supérieurs, qui désamorce l'une des causes du conflit les plus tangibles et les plus graves : la question de l'eau et de sa pénurie. Affaiblissant du même coup les positions de la Turquie et de la Syrie, cette solution va chercher la ressource au sud alors que l'approvisionnement en eau de la région dépend majoritairement des hauts plateaux du nord. Une partie de l'eau récupérée va être désalée et distribuée dans les trois pays signataires dont les populations sont gravement touchées par la pénurie.

C'est aussi un projet très intéressant car il montre de quel côté se situe l'écologie : en effet, les Amis de la Terre se placent délibérément en ennemis de l'humanité en critiquant avec virulence ce projet. Sous prétexte de confondre un système de pompage avec un canal où passent des bateaux (quelle horreur !), les Amis des Bons Sentiments jugent "cynique" l'annonce d'un tel projet par le ministre israélien de l'eau, M. Shalom.

Ce personnage est soupçonné d'avoir, derrière la tête, l'idée défendue par la Banque Mondiale d'un canal entre les Mers Rouge et Morte qui aurait l'immense désavantage d'approvisionner en eau et en électricité toute la région. Quel scandale ! Les êtres humains ne pourraient plus mourir dans la pauvreté et l'absence d'eau et de nourriture. Quel dommage !

Ces charmants individus qui s'autoproclament première organisation écolo du monde montrent bien la teneur de leur idéologie : ce nouveau fascisme n'exclut plus une catégorie ethnique ou religieuse d'êtres humains mais milite pour l'extinction de l'espèce humaine en commençant par les plus démunis et les plus fragiles.

Les arguments de ces ennemis de l'humanité sont bien connus : la fiction de la biodiversité, le mensonge des éco-systèmes, la peur du changement et l'hystérisation des conservatismes sont des standards du genre. Ici, ces sympathiques militants s'attaquent toutefois à un accord historique, assez médiatisé, et qui aura des conséquences incalculables sur la géopolitique locale. Certes, M. Shalom n'est sûrement pas un saint homme et le projet n'est pas encore à son terme. Mais la précipitation médiatique des khmers verts aura au moins le mérite de dévoiler au monde l'idéologie mortifère qui les inspire.

Les ennemis de la Terre

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Eco-blog : un concentré d'éco-nnerie

par Erasmus Tharnaby

Allez faire un tour sur ce blog toujours renouvelé dans son genre : l'éco-nnerie.

Je l'ai déjà commenté, il y a quelques temps. Cette fois, c'est à une sorte de panorama de la bêtise écolo que nous assistons en une seule pige. L'article s'appelle 10 innovations pour le vélo. L'argument consiste à énumérer des "innovations" et à leur attribuer le qualificatif d'écologique simplement parce qu'ils concernent votre biclard.

Un rapide tour d'horizon permet de se rendre compte que l'innovation consiste surtout à attribuer des noms anglais à des trucs vieux comme Hérode ou à des inventions déjà-vues. La première "innovation" s'appelle "ass saver" : c'est une simple feuille de plastique allongée qui s'accroche à la selle et évite que les projections de la roue ne vienne tacher votre pantalon. En clair, c'est un garde-boue de fortune. Nul doute qu'il est en plastique recyclable ou quelque chose de ce genre. En langage écolo, ça s'appelle une "innovation". Moi, j'appelle ça "prendre les gens pour des cons".

La deuxième est un GPS avec un système d'indication : vachement innovant, le GPS...

La troisième est un remonte-pente pour vélo. Le commentaire du blogueur vaut le détour : "Complètement barré mais tout aussi génial !" Pour moi, "barré", ça veut dire qu'on a perdu la raison. Donc un remonte-pente, c'est "complètement barré". Logique. On ne parle pas de son impact carbone, de son influence sur le climat de la forêt amazonienne ou du risque que ce remonte-pente pour vélo fait courir à la bio-diversité locale. Vous rendez-vous compte... Non, tout ça est concentré dans une seule locution, à l'enthousiasme ambigu : "complètement barré"... On se demande si ce blogueur, soudain atteint de lucidité face à sa propre bêtise, n'est pas en train de nous décrire son état psychologique.

Je ne vais pas toutes les énumérer (elles sont toutes aussi banales, déjà vues ou malhonnêtes), mais une dernière retient mon attention.

Si vous faites vos courses comme faisaient les gens pendant la guerre, c'est à dire avec une cariole derrière le vélo, ne faites pas la grimace, malheureux ! Vous êtes face à un CONCEPT ! Un KONSEPT ! Comme ce concept, il faut le nommer pour le vendre, de préférence avec un nom destiné aux débiles mentaux (un trait de caractère communautaire, en l'occurrence), la société Intermarché appelle ça Koursavélo. En fait, du concept, la première syllabe suffira.

D'ailleurs, ce n'est pas la seule "innovation" pour les pauvres : le vélo à trois roues avec un toit, sorte de pousse-pousse indonésien recyclé, nous laisse présager le monde que nous réservent les écologistes. Pénuries, pauvreté, darwinisme social sont les idées directrices de l'écologie au quotidien que nous préparent les candidats aux élections municipales et leurs cadres idéologues.

Car chaque siège gagné par des écolos aux élections municipales se traduira par des places de stationnement supprimées, des kilomètres de couloirs de bus inutiles supplémentaires, des sens uniques, des voies piétonnes, des amendes, des bouchons occasionnés par des fêtes du boudin bio, des festivals de la byciclette recyclée, des manifestations toujours festives destinées à faire avaler de force à la populace qu'il faut désormais qu'elle se déplace comme les pauvres : à vélo.

Eco-blog : un concentré d'éco-nnerie

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Anne Lauvergeon et la dictature des bons sentiments

par Erasmus Tharnaby

Pour Les Echos, elle est "recadrée". Pour Le Point, elle est "désavouée". Anne Lauvergeon a évidemment dit la vérité sur France-Inter mardi matin : la part du nucléaire en France ne peut pas baisser du jour au lendemain. Selon ses termes, ce n'est pas "réaliste" à moins de vivre à Boboland. "Je ne pense pas que cela soit réaliste aujourd'hui sur le plan économique et pratique." Il ne suffit pas de décréter la pénurie pour qu'elle se produise.

L'ancienne présidente d'Areva aurait donc été aussitôt démentie. Le Point et Les Echos parlent de "l'entourage de François Hollande" sans indiquer de source précise. Le ministre de l'écologie dont tout le monde a oublié le nom, un certain Philippe Martin, en a profité pour déclarer "Je ne sais pas ce qui lui permet de dire ça, mais en tout cas moi je m'inscris en faux par rapport à cette déclaration et je maintiens l'objectif". C'est ça le problème : il ne sait pas.

L'objectif, c'est de rendre l'énergie rare et chère, voire intermittente, en supprimant 50% de la part du nucléaire d'ici à 2025. Bien sûr, l'apparatchik Martin, titulaire d'une maîtrise de droit, va en remontrer dans le domaine de la production électrique à l'ancienne patronne du nucléaire français. On y croit.

Il y a fort à parier que, contrairement à Dominique Voynet, la Lauvergeon a des nerfs et que ces pseudo-rodomontades lui font comme une piqûre d'ortie bio, c'est à dire pas grand-chose. Par contre, au niveau du gouvernement, il y a fort à perdre à voir passer les écolos dans l'opposition juste avant les municipales. On ignore, pour l'instant, si Emmanuelle Cosse est douée pour le grand écart.

Les propos d'Anne Lauvergeon étaient donc ceux d'une femme libre décidée à dire la vérité plutôt que se bercer de mensonge environnemental. La dictature des bons sentiments et le leadership incontestée du gentil Casimir, ce n'est pas pour elle.

Anne Lauvergeon et la dictature des bons sentiments

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Miss Cosse contre Docteur Love

par Erasmus Tharnaby

Emmanuelle Cosse a donc bien été élue à la tête du parti hybride EELV, comme j'en avais déjà parlé. Mais contrairement à mes prévisions, le score ne fut pas brejnievien. Entre 55% et 56%, c'est un peu juste pour cette apparatchik à poigne qui va devoir taire sa nature profonde.

En effet, le parti est habitué aux contradictions fondamentales qui mettent les journalistes sur les dents (enfin, ceux que ça intéresse encore...). Deux ministres au gouvernement, des sondages plutôt prometteurs pour les élections locales, les écolos sont crédités d'un avenir plutôt intéressant : les Français ne sont pas rancuniers ! Mais surtout, la raison fondamentale des conflits internes est que l'écologie se situe plutôt à gauche officiellement mais le lecteur de ce blog sait qu'il s'agit plutôt d'une idéologie d'extrême-droite basée sur l'exclusion et le darwinisme social.

Ces contradictions internes, difficiles à verbaliser comme on l'imagine, mène le militant écolo de base à s'investir avec délice dans des querelles de sophistes, des conflits d'appareil, des arguties de théorie démocratique, pour ne pas aborder le fond de la question : quelle place les écolos peuvent-ils laisser à l'écologie profonde, ce nouveau nazisme anti-humain ?

Miss Cosse contre Docteur Love

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