Au sujet de la Catalogne
J'ai déjà expliqué, dans un post assez ancien, la différence de relation que la gauche française et la gauche espagnole entrtenaient avec la décentralisation.
Pour faire court, en France, la centralisation est lié à la gauche républicaine alors qu'en Espagne c'est plutôt lié au Franquisme.
J'ai visité la Catalogne l'été dernier. J'étais dans une petite ville, chez l'habitant. La Catalogne est le paradis des bons sentiments. Pendant que les hommes (ou les femmes) d'affaires font des affaires, les VRP en bons sentiments se démènent toute l'année pour promouvoir le changement, le combat, la lutte. Inutile de chercher à connaître le complément d'objet de ces verbes d'action : tout peut y passer.
Pèle-mèle, ce sont la cause des femmes, celle des handicapés, des aveugles, des enfants battus, des minorités ethniques, etc. L'écologie est un met de choix pour les bouffeurs de tofu bio et les bons sentiments écolos sont omniprésents en Catalogne. Les gens n'y sont ni plus ni moins sympathiques qu'ailleurs (je les ai même trouvés assez imbus du spectacle qu'ils se donnent à eux-mêmes sur le paseo tous les soirs). Les bons sentiments y sont omniprésents et celui qui domine par dessus tout, c'est la revendication linguistique.
C'est très étrange, cette obstination, en Espagne, à cracher sur une langue qui permet à tout le monde de se comprendre, le castillan. Nous avons parlé en castillan, c'est à dire en espagnol en nous faisant comprendre parfaitement. Il y a le même phénomène, toujours soutenu par des torrents de bons sentiments, en Galice et au Pays Basque. Ça fait des millions de victimes. Les malheureux !
Le pompon, la cerise sur le gâteau, en matière de bons sentiments, c'est cette stèle gravée dans une roche grossière, scellée au dessus du superbe amphithéâtre romain de Tarragone. Elle dit, grosso modo, en catalan : "Dans cet amphithéâtre où sont morts tant d'innocents, Tarragone commémore les 50 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme."
C'est pas beau, ca ?
Comme en écologie, où on cherche à appliquer aux animaux les principes des droits humains, on se met ici à appliquer des critères moraux ("innocents") à des faits qui se sont produits dans l'antiquité romaine. On met en balance des faits situés, pour ainsi dire, sur une autre planète, en dépit de tout bon sens, avec le petit livre rouge de la pensée magique compassionnelle du boboïsme galopant.
Catalogne, patrie mondiale des bons sentiments !