Torture et découvertes
Avant-hier, j'étais dans un magasin Nature et Découvertes où je reluquais un article qui aurait pu me convenir pour l'offrir à ma compagne, les bras chargé d'autres cadeaux. Pas la peine d'insister sur l'article en question. Ce qui importe, c'est que juste à côté, parmi le fatras raisonné qui règne dans ces rayonnages au marketing subtil, se trouvait un livre de Pierre Rahbi invitant à moins consommer.
Pour une fois, répondant à l'invite du malthusien béat, j'ai reposé tous les articles et je suis parti.
Pour une fois, le réel a rejoint le monde merveilleux de la gauche caviar et j'ai trouvé d'autres idées de cadeaux. Pas de problème, j'en ai toujours plein. Mais j'ai eu le sentiment de toucher du doigt une forme perverse de consommation où, à la fois, le client est invité à la modération et incité à l'achat.
C'est plus généralement la perversion qui domine le discours écologiste mainstream quand il invite à "sauver la planète" et éventuellement ses habitants humains tout en conspuant, en entravant, en taxant sans scrupule tout ce qui fait notre mode de vie, notre réalité quotidienne, de la voiture à la consommation de viande où d'autres choses, en passant par l'électricité, les transports, etc.
Un bon point tout de même à l'adresse de Corinne Lepage qui, ce matin, remarquait que la pollution est d'abord une question de santé publique tout en s'étonnant de ce que le Ministère de la Santé se fusse opposé à l'époque à son projet de loi sur l'air de 1996. Gageons que rien n'a vraiment changé de ce côté et que les positions idéologiques des écolos n'ont fait que polariser dans des directions inopportunes des débats qui auraient dû rester dans la sphère de la santé publique, comme je l'ai déjà expliqué plusieurs fois dans ce blog.
Et faites comme Pierre Rahbi, n'allez pas chez Torture et Découvertes. A la place, si vous avez un cadeau à faire, offrez de la viande !