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Animalisme : les vrais enjeux

par Erasmus Tharnaby

Animalisme : les vrais enjeux

Au moment où les Français se donnent à choisir entre la droite ultra-libérale et l'extrême-droite ultra-libérale, entre la bourgeoisie aigre et la bourgeoisie haineuse, la gauche bobo se donne pour horizon politique la souffrance animale.

Pendant que se fait piétiner la classe ouvrière sur laquelle ils ferment les yeux, les néo-flics de la gauche urbaine se demandent à voix haute si elle va continuer à manger du steak.

On croit rêver, en effet, quand on observe ces groupuscules de militants en rolleurs, L214 et consorts, qui ne sauraient pas distinguer une charolaise d'une salers (bos taurus taurus) venir donner des leçons de labourage à un monde paysan qui les a nourri pendant des siècles.

Avec l'esprit critique d'un texel endormi, cette jeunesse flicaillère adresse ses fatouas irrationnelles à des adultes qui ne leur ont rien demandé. Que ces allumés du tofu nous laissent manger ! Mais qu'on ne s'y trompe pas : les nouveaux khmers vert-de-gris de l'animalisme confondent cruauté animale et consommation de viande. Un tour de passe-passe linguistique autour du mot torture a déjà permis d'afficher la couleur dans le métro l'an passé. Qu'un ex-sportif soit pris en photo plastronnant à l'issue d'une chasse au mouflon (ovis aries musimon) et tous les mangeurs de viande se voient amalgamé à ce beauf pathétique.

N'a rien demandé non plus ce règne animal auquel on veut coller d'office une citoyenneté en carton au prétexte d'études scientifiques (?) attestant de sa sensibilité. Alleluia ! Ces animaux sont sensibles, il faut donc vite leur défendre des droits qu'ils ne demandent pas. Logique, non ?

Dans cette aporie délirante, personne ne se demande d'où vient l'animalisme. D'où viennent ces fameuses études scientifiques et qui les commanditées, financées. On peut pourtant facilement imaginer qu'attribuer une valeur à la dignité animale abaisse d'autant celle de la dignité humaine. Le malthusianisme n'est décidément pas loin et avec lui toute cette philosophie anti-humaniste anglaise qui s'oppose depuis des siècles à la philosophie continentale et à l'esprit des lumières, ce malthusianisme nauséabond qui inspire aussi bien l'idéologie écolo actuelle que les débats qui avaient lieu, jadis, à la Royal Eugenics Society de Londres. Julian Huxley, son dernier président, fut aussi le cofondateur du gentil et très animaliste WWF.

On aimerait qu'ils retournent à leurs bibliothèques, ces jeunes citadins qui ont trop regardé Amtaro quand ils étaient petits et leurs enfants rafolent des chipmunks (tamia striatus). Tels des Don quichotte modernes, ces enfants du bitume ont trop écouté d'animaux qui parlent dans les dessins animés. On aimerait qu'ils fréquentent plus souvent le rayon Esprit critique au lieu de gober sans mâcher n'importe quelle idéologie, pourvu qu'elle comble le vide laissé par le marxisme, pourvu qu'elle leur permette de s'indigner à bon compte. Qu'ils aillent vérifier par eux-mêmes le sens civique d'une chèvre (capra aegragus hircus) ou d'un crocodile (crocodylus niloticus), l'aisance lexicale d'une carpe (cyprinus carpio), l'esprit d'analyse d'un rat d'égout (rattus norvegicus), la verve étourdissante d'une poule de Bresse (gallus gallus domesticus) et la valeur morale d'une anguille (anguilla anguilla), en matelote ou pas.

Et qu'ils nous laissent manger en paix.

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O
Bonjour,<br /> permettez moi d’emprunter quelques lignes de cet excellent article pour illustrer http://leloupdanslehautdiois.blogspot.fr/2017/02/europe-ecologie-les-verts-sur-une-autre.html<br /> Bien sur je n'écris pas aussi bien que vous, mais je mène une lutte sans merci pour maintenir un mode de vie que nous avons chois par convictions idéologique avec mes mots et mes moyens.<br /> Cordialement
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