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Syrie : les écologistes pris au piège

par Erasmus Tharnaby

Jean-Vincent Placé vient de demander, au nom du principal parti écologiste, un vote au parlement en ce qui concerne une intervention en Syrie mais il y a très peu de chances qu'il soit entendu. Non seulement parce que le gouvernement ne le veut pas mais surtout parce que cela n'aurait strictement aucun effet sur la décision de François Hollande. Un tel vote ne peut être que consultatif car la Constitution ne le prévoit pas.

EELV se trouve ainsi tenaillé entre son appartenance au gouvernement, une fois de plus critiquable, et ses convictions pacifistes. Mais le parti est aussi pris au piège de sa propre propension aux bons sentiments. Le sort horrible des populations syriennes ne fait aucun doute et nous sommes loin, dans ce contexte, de la situation des Américains après les attentats du 11 septembre, obligés d'inventer des preuves pour détruire un ennemi imaginaire qui n'y était pour rien, dans le seul but de semer le chaos à travers le monde et de piller le Trésor fédéral.

Ici, au contraire, l'embarras des Américains et des Français est aussi palpable que l'arrogance de Bachar.

L'empressement surréaliste de Harlem Désir à dénoncer "l'esprit munichois" de la fronde anti-interventionniste témoigne d'une perte de repères et de sang-froid de la part de la Gauche. La nouvelle religion des Tartuffes de Boboland, la religion des Bons Sentiments, ne suffit plus à cacher l'amateurisme d'un camp politique qui écoute davantage ses traders que ses penseurs, plus DSK que Chevènement, plus les pauvres pamphlets de Paul Ariès que les oeuvres complètes de Jaurès.

Dommage. A un moment de l'Histoire où la Gauche aurait vraiment besoin d'être à gauche, les morpions de la Bonne Pensée se font entendre et menacent, aveuglément. Néanmoins, c'est une occasion historique de rompre avec les écolos : qu'ils s'en aillent !

Et ensuite, de ne pas aller en Syrie, mais pour de vraies raisons.

Syrie : les écologistes pris au piège

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Corrida : derrière les bons sentiments, la barbarie

par Erasmus Tharnaby

Si on cherche, après cet été, une manifestation éclatante de la dictature des bons sentiments, c'est bien le mouvement anti-corrida qui remporte la palme.

A Rion-des-Landes le 28 août puis à Carcassone le 31, un groupuscule d'activistes anti-corrida s'est illustré par des actions plus ou moins spectaculaires destinées à sensibiliser le grand public à l'aspect délirant de leur cause.

Sur le site de la FLAC, l'organe associatif qui regroupe ces dormeurs debout, on retrouve les signatures du tout-Boboland : Elizabeth Badinter, Michel Onfray, Francis Lalanne, Gisèle Halimi, Philippe Val, j'en passe... Les milieux écolos sont en première ligne sur ce terrain brûlant, on s'en doute : Alain Bougrain-Dubourg et Yolaine de la Bigne tentent de voler la vedette à Théodore Monod, le pape posthume et halluciné de ce désert d'intelligence.

Car tuer les taureaux et en faire un spectacle, bien sûr, ce n'est pas bien. Dans le cadre de la nouvelle morale sociale et totalitaire que tous ces bons-penseurs nous infligent depuis mai 68, on ne trouve que des évidences : la violence, les enfants, les animaux.

Qui songerait que la violence est une bonne chose ? Quel esprit dérangé s'opposerait à ses opposants ? Quel effronté penserait critiquer la critique de la violence ? Au nom de la Sainte Nature, ces zélateurs de la cause bobo n'imaginent pas un instant que la violence est pourtant au coeur de leur foi darwinienne et que la survie du plus fort, qui est le ferment du système écolo-darwinien, survivra à leurs combats illusoires. Théodore Monod, dont une citation orne le site de la FLAC, fut un de ces militants de la haine du réel.

Pareil pour les droits des enfants. Ah ! Les enfants ! Cibles privilégiées de ces dictateurs de l'évidence. Qu'est-ce qui ne se réclame pas, au nom des enfants !

Enfin, les animaux. A force d'avoir été bercés par des dessins animés peuplés d'animaux anthropomorphes pendant leurs enfances américanisées, nos bons-penseurs projettent à qui mieux mieux nos sensations et nos émotions d'humains sur les carcasses muettes et étrangères des animaux. Au-delà de tout bon sens, et deleuziens en diable, ils se rêvent en taureaux crucifiés, pleins de bidoche sanguinolente et le dos ornés des banderilles du martyr.

Voulant nous sensibiliser au massacre, ils piétinent et contredisent leurs propres valeurs, humanistes animaliers, pacifistes darwiniens, généreux malthusiens, chercheurs d'évidences, philosophes de la bêtise.

Intelligents mais écologistes.

Corrida : derrière les bons sentiments, la barbarie

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