Risque extrême : de qui se moque-t-on ?
D'après Vietnam+, le Vietnam serait en "risque extrême" concernant le réchauffement planétaire, pardon, les changements climatiques.
Ce "risque extrême" qui menace le Vietnam est à échéance 30 ans. Autant dire qu'il est déclaré par des gens qui ne prennent pas trop de risque personnels. Actuellement, la situation est très préoccupante, c'est évident, mais cette notion de "risque extrême" place ces phénomènes sur une orbite scientifique très éloignée du pragmatisme qui seul pourrait permettre d'envisager des solutions utiles et durables (au sens normal de "durable", pas dans le sens communément admis par la secte écolo).
En d'autres termes, cette information est rapportée en Occident pour servir de levier au discours sur la décroissance. Les verbes y sont au futur, les évaluations à 5 chiffres significatifs sont à l'horizon 2100 et aucune solution pragmatique n'est explicitement envisagée. Le lecteur est typiquement en présence d'un article de propagande où les solutions sont inscrites en filigrane : "Toi qui lis ces lignes, prend ton vélo, fais comme les vietnamiens pauvres, au lieu de prendre ta vilaine voiture, et ferme ton robinet pendant que tu laves tes dents planétaires, et achète-toi des panneaux solaires pour revendre le kWh au prix du tofu bio, etc."
Le lecteur, conditionné par les médias, connais déjà ce discours et se le récite, pendant la lecture de l'article, comme un mantra. Il ne sait pas, l'ignorant, qu'il est dans une situation de "risque extrême". Le risque extrême de perdre son sens critique.