Ekolo[geek] : éduquons ! éduquons !
Le surf sur les blogs écolos est toujours un moment de gourmandise. On tape "blog écolo" sur Google et c'est une source inépuisable de conneries toutes plus amusantes les unes que les autres. J'en fait part aux blogueurs de temps en temps. C'est vrai que les lecteurs de Philippe Muray ont un petit avantage au départ.
Là, je suis tombé sur une perle : ça s'appelle Ekolo[geek].com. On dirait du Muray dans le texte.
Déjà, on sent que l'orthographe n'est plus un problème. Ami dyslexique, tu as trouvé un havre de paix intellectuelle : les tauliers ont oublié leur Bescherelle. De toutes les façons, vu l'état de la planète, tu n'en auras bientôt plus besoin.
Camarade bonobo, tu trouveras ici de quoi étancher ta soif de connaissance. Les articles sont profonds, documentés, utiles. Ils vont dans le sens d'une sensibilisation des masses en direction du "changement". Car dans l'Île aux Enfants, le changement, c'est tout le temps.
C'est un blog très fréquenté : 34 visiteurs maxi pour un site qui tourne depuis 2008. Il faut dire que le nombre de blogs qui s'aventurent à sensibiliser le public sur la nécessité de fermer son robinet pendant qu'on se lave les dents atteint des valeurs astronomiques. Ils sont des millions à vouloir nous faire planter des arbres, chier dans la sciure, chanter des chansons cons sur la planète, arrêter la viande et manger du tofu bio. Ils sont des millions à répéter le blabla tout fait qui se répand comme un mauvais virus dans chaque journal de 20h, dans chaque documentaire animalier, dans chaque chronique. Donc forcément, il y a de la concurrence.
Avant de découvrir un jour peut-être leur inutilité, ces rastacouères élevés au purin d'ortie vont encore, à leur tour, nous infliger de laborieux pensums sur la meilleure façon d'épater ses amis tout en se régalant, ou sur l'extinction des feux façon Delphine Batho, celle qui n'a pas la lumière à tous les étages. Sur le plan du décervelage, le site est assez complet : il innove ainsi dans l'accumulation systématique de conneries, empilées patiemment sur des posts illisibles, écrits avec les pieds ou mieux, dessinés en rose et vert, morve et rouge à lèvre. C'est festiviste en diable : on souhaite qu'il n'y ait pas de limite à cet esprit de non-invention et on se prend à espérer que le serveur en étouffe.
Conformément à l'esprit hyperfestif, où la fête permanente prend la place du réel, ces rebelles bien intentionnés, ces conformistes du renoncement organisent des rencontres, des activités. Comme il y a de la concurrence sur ce créneau très emprunté du réchauffement du taux de connerie planétaire, les participants ne sont pas nombreux mais c'est la qualité qui compte, on en a la preuve sous les yeux.
Faites donc un petit tour sur ce site réjouissant : c'est un bonheur qui risque de durer puisque comme vous le savez, l'ère festiviste n'a pas de fin.