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Idéologie d'exclusion

par Erasmus Tharnaby

publié dans Ecologie-Ekologio

Aujourd'hui, de nombreuses municipalités décident d'engager des travaux pour repousser les automobilistes en dehors des centre-villes. La plupart du temps, suivant le principe millénaire qui incite à désigner un ennemi extérieur pour faire passer sa politique intérieure, l'automobile est donc promue au statut de nuisance absolue, en dépit des services qu'elle rend, en dépit des possibilités qui existent ou qui pourraient exister de la rendre moins polluante, et surtout en dépit du fait que tout automobiliste est aussi un piéton, un cycliste un motard, etc.

Drapés de bons sentiments planétaires, les élus emboîtent ainsi le pas aux plus hystériques des militants anti-voiture, appuyés par les Verts et portés par cette vague de légitimité médiatique dont il est souvent question ici. Ces choix parfaitement idéologiques portent en eux un puissant mécanisme d'exclusion.

Qu'il s'agisse de salariés qui utilisent une voiture pour gagner leur vie, qu'il s'agisse de besoins familiaux (personne âgée, malade, enfant nécessitant qu'on l'accompagne) ou qu'il s'agisse simplement pour le citoyen de gagner quelques minutes sur son emploi du temps, ces droits élémentaires sont baffoués la plupart du temps par les promoteurs des transports en commun à tout prix.

Ils oublient, ces bienfaiteurs de l'humanité, les Mamère, Hulot, Voynet, Benhamias et consorts, que les gens travaillent, vivent, se déplacent, prennent soin de leurs proches en utilisant l'outil le plus adaptés, avec un prix au kilomètre parfois plusieurs dizaines de fois inférieur au prix du transport en commun pour le même trajet, malgré les subventions payées par les contribuables, et avec une souplesse incomparable quant aux horaires et aux trajets.
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W
<br /> On est d'accord, tout est relatif : http://www.neomansland.info/2010/04/avions-vs-volcan-200-000-tonnes-de-co2-non-emises-jour/<br /> Pour dire que les arguments réchauffement planétaire et consorts pour justifier l'éviction de l'automobile sont un peu ridicules...<br /> Cependant, je nuancerais tout ceci, ayant étudié et travaillé dans le domaine du transport public pendant quelques années. Le partage de l'espace au profit des transports en commun se justifie<br /> lorsque :<br /> 1) l'engorgement est tel que la voiture n'est plus compétitive au niveau du temps de parcours et engorge l'espace : avec un tramway de 43m de long contenant 258 personnes roulant à 19km/h en<br /> moyenne par rapport à 10 voitures contenant 2 personnes/véh. roulant à 12km/h, l'efficacité est au moins 10 fois supérieure<br /> 2) les aménagements routiers rendent l'espace non sécurisé / impraticables pour les autres modes (piétons, vélos, motards, etc.)<br /> 3) les aménagements routiers créent des coupures dans le tissu urbain<br /> 4) la pollution (essentiellement poussières fines, dioxyde de soufre SO2 générant du smog) devient trop importante et entraîne des problèmes de santé (augmentation de l'asthme chez les enfants et<br /> personnes âgées) et des dégradations sur les monuments historiques<br /> 5) la pollution sonore devient trop importante pour les riverains<br /> <br /> En revanche, il est vrai que ceux qui brandissent le transport en commun (TC) comme solution miracle oublient qu'ils sont en bonne santé, jeunes, avec un travail qui leur permet de rembourser la<br /> moitié du ticket et qu'ils vont payer plus d'impôts pour financer l'infrastructure. Etre une Personne à Mobilité Réduite (PMR), même momentanément, dans les TC en France est un cauchemar. L'erreur<br /> semble être la même qu'il y a 50 ans en important le "tout bagnole" américain dans nos villes d'Europe dont la forme urbaine n'a rien à voir avec les villes des Etats-Unis. On a cru pouvoir<br /> résoudre les problèmes de transport en virant les TC et en tirant des autoroutes dans les villes. Tendre vers un mix équilibré est peut-être une solution intéressante pour l'avenir.<br /> Un mode de transport est adapté à un ou plusieurs profils de voyageur sur une plage horaire donnée. On comprend alors la complexité de la planification des transports en ville en essayant de<br /> satisfaire tout le monde. Quel est l'intérêt général? (si ce n'est faire travailler Bombardier, Alsthom, Vinci, Bouygues & Cie, sans oublier les banques) Et c'est là qu'apparaissent les<br /> syndrômes NIMBY ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Nimby ). Et là, oui, on comprend mieux le titre de ton article : exclusion! Oui il y aura forcément exclusion et marginalisation pour ceux qui ne<br /> pourront pas suivre la masse dans les TC.<br /> Quant aux coûts, les partisans anti-voiture critiqueront l'automobiliste ou le motard qui oublie souvent d'intégrer dans son calcul de coût, le prix du véhicule, l'assurance, l'entretien du<br /> véhicule, les accessoires, les amendes etc. L'automobiliste compare souvent le coût du carburant utilisé au prix du ticket. Mais les anti-voitures oublient un détail de taille : qui paye les impôts<br /> pour financer les infrastructures de TC (~150 à 200 millions d'euros avec emprûnts sur 30 ans pour un tramway)? qui paye des impôts pour subventionner à hauteur de 50% en moyenne le ticket de TC?<br /> (http://fr.wikipedia.org/wiki/Versement_transport)<br /> Ils répondront vertement que tout a été calculé par leurs modèles mathématiques de prévision de trafic et qu'on en a pour son argent. Ces modèles permettent de calculer les "temps gagnés" par tous<br /> les voyageurs entre le scénario "au fil de l'eau" (cad je ne fais rien) et le scénario avec infrastructure de TC. Ces minutes de "temps gagné" sont monétarisées avec une "valeur du temps" qui<br /> découle d'un calcul économique savant (time is money of course) et comparées au montant des travaux : si la différence est positive, alors on est dans l'intérêt général... Bref on calcule des choux<br /> avec des carottes tout en prenant les gens pour une foule de robots n'ayant pas de jambe de bois... Et ceux qui ne peuvent utiliser les TC doivent payer 2 fois et sont montrés du doigt...<br /> "La preuve du pire, c'est la foule" - Sénèque.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Oui, WvV, mais un tramway ne se disloque pas à chaque carrefour pour t'amener à ta porte. Et pour transporter Mémé ou l'accordéon du petit, ce n'est pas l'idéal. Ce type de calcul me rappelle<br /> ceux de Christian Gérondeau qui, sans vouloir être drôle pourtant, cherchait à nous montrer que les transports en commun étaient scandaleusement peu rentables en terme de deniers publics.<br /> <br /> <br /> La question n'est pas nécessairement l'espace, qu'on considère toujours, en bon malthusien, comme incompressible. On constate que, dans les villes qui prévoient des espaces où garer les voitures<br /> en centre-ville, on n'aboutit pas nécessairement à l'état de siège que l'on connaît dans d'autres. Certaines, avec des petites rues médiévales et des pavés inconfortables, ne s'en sortent pas si<br /> mal...<br /> <br /> <br /> Les arguments numéro deux et trois me conviennent aussi moyennement. On ne peut pas généraliser cela à TOUS les espaces routiers. Les zones 30, parfois couplées avec des pistes cyclables, les<br /> zones piétonnes où les cyclistes sont tolérés à vitesse réduite, etc. toutes ces solutions ne rompent pas la ville et ne rompent pas la continuité du réseau. On ne peut pas mettre ça au même plan<br /> qu'une voie express ou une avenue.<br /> <br /> <br /> Argument 4 : Pourquoi pas. On mesure toujours l'impact dans un seul sens. On ne mesure pas l'impact, en terme de santé publique ou de bient-être, de la chasse aux voitures, des PV généralisés,<br /> des enlèvements en fourrière, des heures passées à trouver une place et, une fois qu'on a abandonné ce moyen de transport devenu trop honéreux du fait de ce qui précède, la gène de ne plus<br /> bénéficier de cette chose extraordinaire qu'est une voiture.<br /> <br /> <br /> Argument 5 : Quand la pollution sonore devient trop importante, c'est effectivement très gênant. C'est peut-être le point qui me semble le plus incontestable.<br /> <br /> <br /> Tout à fait d'accord avec ce que tu dis sur l'arrogance des bien-portants. Ceux qui font la promotion des TC ne sont pas forcément ceux qui les prennent...<br /> <br /> <br /> Et qu'est-il fait, en France contre la structuration des villes en centre-pour-boutiques et périphéries-pour-zones-industrielles. Dans les années 70, les partis politiques se sont financés par<br /> les concessions faites aux grandes surfaces. Ce n'est pas une mode urbaine. C'était une nécessité financière. Pareil pour les carrefours à feux tricolores ou le mobilier urbain.<br /> <br /> <br /> Du même avis : de l'équilibre, pas d'hystérie. Quant à l'intérêt général, on voit assez vite que l'écologie n'est pas du côté de l'intérêt général mais de celui du business. Et qu'on fait dire ce<br /> qu'on veut aux chiffres.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />