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Chasse, pêche, nature et arriération

par Erasmus Tharnaby

publié dans Monde-Mondo

A l'attention des nostalgiques du rousseauïsme, comme le sont peut-être les amis de la nature et de l'histoire, revenons sur le concept de surpopulation.
Il s'appuie sur un concept mis à l'honneur à la fin du 19ème siècle par un scientifique très influent en son temps, Ernst Mach, auteur d'un petit traité, L'analyse des sensations, dont le seul but était d'essayer de convaincre le lecteur de la finitude des capacités sensorielles humaines. Ce scientifique étant farouchement empiriste, c'était une façon de limiter intrinsèquement les capacités humaines. Le concept est donc la finitude des ressources humaines, concept qui n'est pas sans rappeler le profond pessimisme, et la morbidité dans laquelle fut plongée la population viennoise, où le physicalisme de Mach et son concept de finitude laissèrent de profondes marques (cf. Le cas Otto Weininger, Jacques Le Rider).
Ce paradigme scientifique eu beaucoup d'influence dans ce qui allait suivre, en terme de dévoiement de la science. Le néo-positivisme, qui détournait la science vers des objectifs impérialistes, est issu de cette influence. Cette nouvelle pensée est basée sur l'axiomatisme. Elle a été fondée par Bertrand Russell, le "mentor" de Ludwig Wittgenstein, et se changea en quelques années en véritable mouvement d'absorption générale de tout ce qui touchait aux sciences, à la philosophie et plus généralement à la politique. Cette démarche colonisatrice a eut tant d'impact que, lorsqu'en 1931 le jeune mathématicien Kurt Gödel a démontré l'inanité de l'axiomatique de Russell, il était déjà trop tard.
C'est du néo-positivisme qu'est né le projet politique de la cybernétique, qui est d'abord, de l'aveu même de son inventeur, Norbert Wiener, une méthode de contrôle des systèmes sociaux. Le concept de "surpopulation", qui en découle directement, n'a été vraiment médiatisé qu'à partir des années 50 puis ensuite par le rapport Meadows dont on a déjà vu l'origine. Wikipedia note même naïvement : "Après Malthus, il a fallu attendre le développement de l'ONU et des statistiques internationales pour que le grand public et les décideurs puissent disposer de chiffres permettant des statistiques fiables au niveau international." Heureusement que l'ONU avait les chiffres...
Et Claude Lévi-Strauss, l'inventeur du relativisme culturel et grand zélateur du projet mondialiste de l'ONU sur ces questions (cf. Finkielkraut, La défaite de la pensée), affirmait de son côté : "La surpopulation est le problème fondamental de l'avenir de l'humanité" toujours selon Wiki qui ne cite pas sa source.
Je reviendrai très prochainement sur la nature précise de ce concept de surpopulation, qui est un des plus pervers jamais inventé par l'homme.


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