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Ecologie et capitalisme : les défauts d'une analyse partisane.

par Erasmus Tharnaby

publié dans France-Francio

   L'écologie politique veut absolument se faire passer pour une idéologie de gauche. Pour ce faire, elle utilise deux leviers.

   Il faut d'abord expliquer que le capitalisme s'identifie au productivisme et au consumérisme.

   Le second levier consiste à expliquer que l'écologie politique, une fois instituée, pourrait faire en sorte que les actions en faveur de l'environnement profitent au plus grand nombre. Aucun de ces deux axes n'est pertinent : il y a incompatibilité totale entre toute politique favorable au plus grand nombre et une politique d'élimination progressive mais généralisée, comme se trouve être le programme de l'écologie profonde, arrière-plan théorique de l'écologie-tout-court.

   Identifier le capitalisme au productivisme est une ânerie : le capitalisme a existé pendant des siècles sans que le productivisme n'ait été inventé. Il consiste à canaliser vers les possédants le fruit du travail, par la conviction ou par la force. Aujourd'hui, c'est un mécanisme symétrique mais produisant les mêmes résultats qui se met en place : le fruit du travail est amputé, par la conviction ou par la force, d'une façon qui cible d'abord les couches les moins fortunées. Ce sont les ouvriers, les personnes sans emploi, les personnes en situation difficile qui pâtissent de l'hystérie anti-voiture dans les centre-villes, tandis que les familles dotées de moyens suffisants peuvent procéder à des travaux d'isolation soutenus par des réductions d'impôts, ou investir dans les contrats éoliens ou solaires proposés par EDF, contrats que les augmentations de tarif infligées aux classes moyennes vont financer. Inutile de parler des investisseurs, de Suez à Danone.

   Quant au second levier, tout aussi absurde, il n'est même pas utopique. Il sert de cache-misère à une "élite" auto-proclamée qui va de Nicolas Hulot à NKM, "élite" dont la nocivité idéologique rivalise avec l'appétit de pouvoir. Du fait du premier mécanisme ci-dessus, il est impossible que l'écologie rétablisse un quelconque équilibre entre les classes sociales bien au contraire : comme le gouvernement actuel, son action ne peut que profiter, par la conviction comme par la force, aux classes les plus élevées.

   J'ignore qui sont les écologistes que Novak côtoie, mais ce ne sont pas les écologistes le problème mais l'écologie : on obtient simplement plus facilement les mêmes résultats par la conviction et par la force.

 

 

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