Lait de soja : un océan de bonnes intentions...
L'Agence Nationale de Sécurité Alimentaire vient de publier un avis au sujet des laits maternels de substitution à partir de soja, d'amandes, de chataîgnes ou de poudre de perlinpinpin. Cet avis indique que "ces boissons de consommation courante ne permettent pas de couvrir intégralement les besoins nutritionnels spécifiques des nourrissons." Ainsi, plusieurs cas de carences graves ont été signalés à cette agence qui a estimé la situation suffisament préoccupante pour enquêter de son propre chef.
Au-delà de la question de l'intolérance documentée de certains bébés au lait de vache, des mamans pleines de bonnes intentions alternatives ont, de leur propre initiative, choisi de stopper les laits maternisés pour passer à des laits c'est-bon-pour-la-planètisés. Mal leur en a pris.
Il y a quelques années, mon généraliste m'indiquait que si je faisais 6 angines par hivers, c'est sûrement parce que je mangeais trop de produits laitiers à base de lait de vache. C'était juste parce que je travaillais jusque tard chaque soir dans une cave pas chauffée où il faisait invariablement 12 degrés à la saison froide. C'était la mode : deux ou trois mandarins avaient dû se laisser convaincre moyennant finance qu'il fallait lancer une mode anti-lait de vache pour favoriser le lancement des produits dits "alternatifs"...
La rubrique alicaments, ces aliments commercialisés par de grands groupes comme Danone ou Nestlé à grands renforts de lancements médiatiques, cette rubrique donc n'a pas fini de nous nourrir en scandales diététiques. Entre les omégas 3, les graines germées ou le régime Ducon, le grand public n'a pas fini de découvrir des supercheries.
Mais celles-ci ont un point commun : les bons sentiments et surtout les bons sentiments écolos. Comme pour les familles qui refusent, pour des raisons essentiellement doctrinales et idéologiques, de vacciner leurs enfants, mettant du même coup en danger les enfants des autres : récemment, une alerte a été publiée quant à la rougeole dont la réapparition, en France en août dernier, a incité l'INVS, la veile sanitaire en France, à publier un avertissement.
Comme quoi, les bons sentiments tuent aussi.