Fessenheim : encore les mauvaises habitudes.

En matière d'écologie, on a l'habitude de trouver tout et n'importe quoi. Au sujet de la centrale de Fessenheim, dont tout le monde sait, à force de l'avoir entendu en boucle à chaque occasion, que c'est la plus ancienne de France, cela devient une querelle de boutiquiers politiques.

Jacques Cheminade, qui a toujours défendu l'option nucléaire, avance sans hésiter que la centrale alsacienne peut durer encore 60 ans. Le bourrage de crâne écolo a été tellement efficace jusqu'ici qu'on peut penser que c'est une gageûre mais les coups de menton des Grinepisse et autres verts-de-gris sur ce point ne s'appuient sur aucune étude indépendante. Celles de la CRIIRAD (si la CRIIRAD est indépendante) ne préconisent pas un arrêt pur et simple de la centrale. Celles de Bruno Chareyron indiquent les défauts et les dissimulations de l'administration d'EDF sur les rejets gazeux, en particulier de Kr85 et Xe133 et Xe135. Ces études, instrumentalisées, comme d'habitude, par les écolos, deviennent des outils de propagande.

Si Cheminade a l'habitude de tenir des propos provocateurs sur ces points et sur d'autres, il faut sortir de cette mécanique rhétorique ou la peur joue le premier rôle. De plus, le programme du candidat François Hollande sur l'énergie nucléaire reste très inquiétant et les ouvriers de Fessenheim l'ont attendu à la sortie de son QG pour le lui faire comprendre.

Comme la célèbre "finitude du monde" de l'affreux Nicolas Hulot, la vieillesse des centrales doit être examinées avec les pincettes que l'on prend en cas d'idéologie hystérique. On a envie de dire aux journalistes : "Le monde brûle d'hystérie écolo, et vous regardez Cheminade..."