Le rapport de 2009 de la MIVILUDES, la mission interministérielle qui s'occupe des
sectes, citait Jean Vernette dans la partie consacrée à l'alimentation dans le cadre des dérives sectaires. Cet auteur, en 1993, écrivait déjà :
"Le retour à la nature et son respect intégral dans notre manière de vivre se traduira par une attitude écologique vécue au quotidien : alimentation nouvelle,
parce que nous sommes responsables de notre corps et donc de ce que nous mangeons, parce que la nourriture conditionne nos états de conscience et notre vie spirituelle ; une utilisation de
produits non toxiques pour GAÏA ; emballages biodégradables, essence sans plomb, papier recyclable ; une bonne connaissance des règles de la géobiologie : médecine de l’habitat, utilisation du
chauffage solaire, protection contre les ondes électromagnétiques nocives, car le New Age est harmonie de l’homme avec son environnement et accueil des forces vibratoires telluriques et cosmiques
; un recours aux médecines naturelles qui signera un nouvel art de vivre : homéopathie, médecine steinérienne, phytothérapie… »
Les auteurs du rapport poursuivent :
"Ces pratiques, lorsqu’elles comportent des règles alimentaires déséquilibrées, carencées voire extrêmes, ont révélé leur redoutable efficacité dans les
processus d’emprise ayant conduit au suicide, ou à une mort prématurée d’adeptes atteints de pathologies engageant le pronostic vital, par refus de protocoles thérapeutiques
éprouvés."
Voilà ce qui nous attend.
Vous n'y croyez pas ?
Un exemple parmi d'autres : le mythe du litre et demi d'eau quotidienne. Selon une étude américaine, cette quantité ne serait pas obligatoirement nécessaire, comme l'indique cet
extrait de CDansL'Air du 30/4/2008.
Selon une nutritionniste française, la
quantité est à évaluer individuellement. Quelle surprise !
Le rapport donnait aussi de nombreux exemples de dérives nutritives, issues de
pratiques extrêmes diverses.
Nous attendons le rapport 2011 qui doit être remis au ministre aujourd'hui, mais aujourd'hui, force est de constater qu'un gigantesque mouvement d'opinion surfe sur
la tendance généralisée au flicage actif et rétroactif, à la paranoïa millénariste, au repentir suicidaire, porté par une véritable déferlante d'irrationnel, d'approximation, de valeurs
numériques ignorées, hasardées quand elles ne sont pas trafiquées. Rétrospectivement,
la liste de tout ce dont l'écologie ne nous a pas gentiment préservé pendant 60 ans fait froid dans le dos... ou sourire.
Mais "rétrospectivement" est un mot tabou : du point de vue écologiste, il est légitime de juger hier avec les yeux d'aujourd'hui et celui qui tenterait de replacer
le choix de l'énergie atomique dans son contexte d'après-guerre serait convaincu de collaboration avec l'ennemi. "Contexte historique" devient un gros mot. Pourtant, il permettrait aussi de
replacer l'histoire de l'écologie dans son contexte des années soixante et de son activation par des
individus émanant du capitalisme esclavagiste le plus cynique.
L'écologie, religion malthusienne fondée dans les années 60, avec son cortège de puissances médiatiques, est un mouvement d'opinion, un mouvement de flicage
généralisé et consenti, "qui a bien réussi" à partir d'idées simples. Qu'un parti politique de premier plan s'en réclame ne semble pas inquiéter nos contemporains. Pas plus que les déclarations
syncrétiques et incantatoires des personnalités politiques concernées (à droite : "L'écologie n'est ni de gauche ni de droite." ou à gauche : "L'écologie est de gauche."). C'est dommage.
En attendant qu'il soit interdit, par force de loi, de parler de son histoire, il faut dénoncer ce mouvement pour ce qu'il est : un nouveau totalitarisme, une
nouvelle inquisition.